Performance environnementale

1. Repositionner le projet apiculture de Cendrecor Agro Ecologie :

Présentation du projet :

Les objectifs du groupe d’agriculteurs sont les suivants :

Travailler sur l’interaction entre le système de cultures (conduite, rotations, …) et son potentiel mellifère (période de floraison, carences alimentaires pour les insectes pollinisateurs, création de ressources complémentaires, …), l’idée étant de mettre en avant les différences et complémentarités de potentiel mellifère entre des systèmes céréaliers et fourragers.

Travailler sur la dimension économique de l’apiculture au sein des exploitations (incidences de la pollinisation sur les rendements, diversification des revenus des agriculteurs avec la mise en place de ruchers dans un deuxième temps, …).

Les postulats du projet apiculture
La diversification des cultures au sein des assolements est un enjeu important pour l’apiculture.

• Le travail engagé dans le cadre du programme d’autonomie alimentaire mené avec les agriculteurs participe de la création de ressources alimentaires pour les insectes pollinisateurs et notamment les abeilles.

• Les amendements issus de la papeterie génèrent une nouvelle donne agronomique source de biodiversité (diversification des assolements – allongement des rotations) qui permet de travailler sur l’enjeu apicole.

Pour atteindre ces objectifs, le groupe à mis en place un rucher pilote porté par le GIEE et ses adhérents (40 ruches en 2018 / 200 ruches en 2022). Ce rucher sert de base d’échanges sur le potentiel mellifère des exploitations engagées dans la démarche.

Les actions de 2017 - 2022 : les axes de travail
Sur cette période, le groupe a décidé de travailler sur les 3 points suivants :

• Actualisation / réalisation des diagnostic apiculture sur les 4 exploitations (identification des ressources mellifères et des conditions d’accueil des ruchers, potentialité d’intercultures et de surfaces de compensation – calendrier de disposition des agriculteurs).

Poursuite de la formation du groupe avec un programme qui prévoit de croiser les deux thématiques recherchées (développer les savoirs faire apicole / comprendre les interactions cultures – apiculture).

Il est prévu de renforcer l’outil de diagnostic apicole en travaillant sur une meilleure connaissance du calendrier de floraison des prairies et cultures, intercultures du territoire. A cette fin, un service civique accompagne les agriculteurs sur le suivi de 15 parcelles témoins de la floraison du printemps à l’automne 2018. Il est également prévu d’intégrer un modèle pour adapter la floraison aux moyennes climatiques de la petite région.

Interview de Patrick Nougier, agriculteur et membre du groupe apiculture.

Interview de Cendrecor Agro Ecologie – Yann Quéméner – 2018.

2. Les productions du groupe :

Présentation du diagnostic apiculture – Calendrier de floraison

Ce diagnostic a pour objectif d’identifier, sur la base de la conduite de l’exploitation (assolement, identification de la flore, itinéraires techniques, conduites des prairies, …), le potentiel en ressources pour les insectes pollinisateurs.

Il doit permettre de comparer des potentiels de systèmes d’élevage ou de cultures et de mesurer l’intérêt de certaines démarches pour la ressource apicole : autonomie protéique, allongement et diversification du système de cultures, couverts, modulations des conduites techniques, …

Le potentiel annoncé tient compte des éléments précédents sur la base de la formule suivante : « Surface de la culture x la fleur x la densité de peuplement de la fleur x la période de floraison x la conduite de l’exploitant x le potentiel en nectar ou en pollen de la fleur »

Méthode du diagnostic apicole

L’approche est basée sur la cartographie de l’exploitation sous un angle « ressources apicoles » avec une “notation” des surfaces au travers de leurs productions prévisionnelles en nectar et pollens. L’objectif est d’appréhender les complémentarités en ressources entre les différentes cultures, d’identifier les déficits sur la campagne.

Le potentiel annoncé tient compte des éléments suivants, il traduit une « intensité » en nectar ou pollen :

– Surface de la culture,

– Densité de peuplement de l’espèce concernée,

– Calendrier de floraison de l’espèce concernée,

– Calendrier de floraison en fonction de la conduite des cultures (fauches, implantation, destruction des couverts, …)

– Potentiel nectar de l’espèce concernée,

– Potentiel pollen de l’espèce concernée.

Le calendrier est établi sur une campagne culturale couvrant la période mars – novembre.

Méthode du calendrier de floraison

Le diagnostic apicole a été déployé sur quelques fermes sur la base d’une approche théorique de la floraison des différentes prairies et cultures. Les agriculteurs ayant souhaités une évaluation plus fine du calendrier floral, il a été décidé de suivre en 2018 plusieurs parcelles témoins. L’objectif à terme, est d’établir un calendrier de floraison de la petite région et de compléter la base de données (période de floraison, intensité florale).

Deux exemples de suivi sont présentés ci-dessous sur la base de prairie :

Prairie 1 :

 

                   20/04                                                      04/05                                              18/05

Prairie 2 :

                      13/04                                                      20/04                                                           18/05

Le protocole suivant a été mis en place tel que :

– 15 parcelles suivies avec les cultures suivantes :

Type de parcelle suivie Nombre
Prairie temporaire pâturées : 5 ; fauche :1
Prairie multi-espèces (fauche) 3
Tournesol 1
Colza 2
Sarrasin 1
Interculture d’automne 2

– Pour chaque parcelle, 2 placettes sont définies avec identification des fleurs / prises de vue / évaluation de la floraison.

Limite de la démarche
Le diagnostic constate une potentialité. Il est pensé en tant que support d’une réflexion visant une meilleure compréhension des interactions entre les besoins des pollinisateurs et la conduite des systèmes et non comme une banque de données établies selon un protocole scientifique.

Une approche plus précise de la ressource pourra être réalisée sur la campagne en renseignant les outils à partir de relevés floristiques de terrain.

Également, il est nécessaire de préciser que les ressources identifiées ne tiennent compte que des cultures ou surfaces d’intérêts directement présentes sur l’exploitation. Il est donc nécessaire de repositionner la ressource potentielle dans un environnement plus large pour une approche pertinente.

Enfin, concernant le calendrier de floraison des espèces, l’approche est binaire : la courbe de floraison n’est pas prise en compte dans l’approche. Cet élément pourra faire l’objet d’une évolution de la matrice de données grâces au travail effectué sur le suivi de la floraison sur les parcelles témoin.

Contenu de la formation apiculture :

Le groupe est constitué de huit agriculteurs.

Le programme de formation (VIVEA) intègre ces différences de niveaux, les agriculteurs ayant démarré en 2017 présentant les thèmes techniques aux 1ère année, sous la supervision de l’apiculteur professionnel.

Le contenu de la formation apiculture est basée sur les objectifs suivants :

  • Perfectionnement sur le fonctionnement d’un rucher,
  • Développement du potentiel mellifère sur les exploitations – relations entre itinéraires techniques / pratiques, compositions culturales, variétés, …, et potentiel mellifère,
  • Liens entre la qualité des fourrages et le développement de la ressource mellifère sur les exploitations,
  • Multiplication des essaims sur la miellée de colza au printemps 2018,
  • Récolte du miel,
  • Réflexion sur la question des « haies apicoles » implantées en périphérie du parcellaire cultural.

Les différents modules de la formation

MODULE 1 :

– Apports sur le fonctionnement du rucher. – Les origines de l’abeille, ses espèces, son anatomie, son alimentation et sa reproduction. – Le matériel : ruches et ruchers, les équipements nécessaires. – Méthodologie d’évaluation des colonies d’abeilles à la sortie de l’hiver.

MODULE 2 :

Exercice d’évaluation des colonies d’abeilles à la sortie de l’hiver. Fonctionnement du rucher (nombre de ruches, préparation des abords…). Calendrier d’élevage. Création d’une ruchette orpheline pour l’élevage (en prévision de la démultiplication de colonies).

MODULE 3 :

Le greffage des reines pour créer de nouvelles colonies : démonstration commentée. Positionnement des ruchers en cohérence avec les besoins des abeilles et des potentialités de l’exploitation. Présentation du fonctionnement de la miellerie et de ses équipements.

MODULE 4 :

Présentation de la méthode pour la création d’essaims après greffage suivi d’une démonstration. Introduction de la cellule royale. La santé de l’abeille, du couvain et de la colonie. Les règles « prophylactiques ». La pratique de l’essaimage : de l’essaim naturel à l’artificiel.

MODULE 5 :

Contrôle et surveillance de la ponte des reines dans les essaims. Diagnostic de la vitalité de la colonie : méthode d’observation et indicateurs. Marquage des reines (intérêt pour le renouvellement et démonstration de marquage).

MODULE 6 :

Connaître les différentes espèces mellifères sur la base des cultures en place chez les exploitants. Appréhender le processus de pollinisation. Adapter les itinéraires techniques existants pour faire progresser le potentiel de la ressource apicole sur l’exploitation : les cultures, les mélanges, leur implantation, le traitement et la récolte. Zoom sur la conduite : – Sur une culture spécialisée. – Sur les prairies (mélanges, variétés utilisées, fauche…). – La mise en place d’inter-cultures.

MODULE 7 :

La préparation du matériel : lève-cadres, balayettes, gants, combinaison. Les différentes méthodes utilisées pour la reprise des cadres : chasse-abeille, utilisation du souffleur, technique d’enfumage. Les consignes de sécurité. Le transport des cadres à la miellerie. L’extraction du miel. La filtration du miel. La maturation du miel..

MODULE 8 :

Exercice pratique sur une exploitation apicole avec mobilisation des acquis du module 7 : – Récolte du miel. – Transport. – Conditionnement. – Les traitements après récolte.

MODULE 9 :

Anticiper la baisse de productivité de la colonie et déterminer le moment favorable pour renouveler la reine. Création d’essaims en fin de saison et remérage des colonies (introduction d’une jeune reine dans les colonies existantes).

MODULE 10

Savoir appréhender : – Le « nourrissement ». – La taille des couvains. – La réunion de colonies. – L’utilisation de « ruchettes ». – Le rucher et son environnement.